Je pense que vous avez plutôt bien résumé les gros problèmes que présentent le dernier tome des aventures de Tara Duncan, qui ne sont autres que des soucis accumulés depuis le tome 6 il me semble.
En fait, l'auteur en est arrivé à un point où elle a accumulé trop de personnages, tous plus beaux les uns que les autres, donc trop d'histoires secondaires qu'elle règle maintenant en trois coups de cuillères à pot (le problème des wyvernes et des dragons pour ce tome par exemple). Si au début Tara-Sue, puisque ça a l'air d'être devenu son nouveau surnom et je ne peux qu'approuver, ne disposait que d'une petite "communauté de l'anneau" si j'ose dire, qui était le Magicgang, dans ce tome c'est une véritable armée qui l'accompagne : Cal, Robin, Moineau, Fabrice, Fafnir, Sylver, Chem, Mara, Selenba, Maitre Chem, Mourmur, Heagle 5, honorable machin chose, V'ala, Archange, Sanhexia... ce n'est même plus une armée, c'est une colonie de vacances ! Sans compter les personnages restés au bercail genre Lisbeth, Various, Eréé, Jar, Betty et ceux qui apparaissent genre Sael, Vouala, Magéé... C'est beaucoup trop. C'est bien normal que chaque personnage ait à tout casser une ligne de réplique à dire dans tout le livre, de moyenne importance en plus la réplique.
Pour continuer sur les personnages, Autremonde doit avoir un effet aphrodisiaque sur les moeurs parce qu'on assiste à un véritable festival dans ce tome. Entre Tara et Cal, qui virent complètement obsédés, Robin qui viole pratiquement Sael sans que cela ne gêne personne et les détails sur la vie au lit de chaque couple de ce bouquin à chaque chapitre, franchement c'est lourd.
Magister n'est même plus méchant (où va le monde ?)et je vous laisse le débat concernant son identité sinon j'en aurais pour des heures. Maintenant l'antagoniste de l'histoire est... une vache. Mais de l'espace, pardon !
En fait, les personnages sont blasés eux-mêmes, ceux qui a pour effet de blaser le lecteur : on passe encore un livre entier à lire que Tara en a teeeerriblement assez de sauver le monde et qu'elle aimerait avoir une vie normale mais que quand même parfois la magie c'est super pratique...
On a également l'impression que l'auteur s'est perdue dans cet univers où tout est possible. Tellement possible que chaque catastrophe peut être réglée avec l'intervention d'un truc auquel on n'avait pas pensé mais qui existe vu que tout est possible et imaginable sur Autremonde. Allusion cette fois à la Pierre Vivante qui est en fait l'esprit d'Autremonde, même si je conçois que c'était une très bonne idée, ça aurait pu être mieux amené : là, on avait pratiquement oublié l'existence de la pierre...
En fait, pour le moi le problème majeure de la série c'est que ce n'est plus crédible. On ne rêve plus, on n'a plus peur pour Tara parce qu'on sait qu'elle va trouver un moyen de sauver tout le monde. Et que même si depuis le début Tara Duncan est une série à l'humour un peu absurde et surtout décalé, là ça a atteint un point de non-retour.
Voilà, je respecte le travail de l'auteur et la remercie d'ailleurs d'avoir créé l'univers de Tara mais pour moi le voyage s'arrête là. Je ne suis ni en colère, ni haineuse, juste triste d'en avoir fini avec Tara Duncan. Et pas pour les mêmes raisons que lorsque je finis une série du même genre. Je comprends très bien qu'elle doit bien gagner sa vie, tout le monde aurait surement fait la même chose à sa place et pour attirer les plus jeunes lecteurs, quoi de mieux que de repartir à zéro avec un nouveau cycle ? Mais cela aurait pu se faire en respectant ses anciens lecteurs qui ont porté Tara là ou elle est maintenant et en leur accordant au moins un joli final. Ce n'est pas le cas et je le déplore.
J'ai commencé Tara à 10 ans. J'en ai aujourd'hui 17. Peut-être est-ce aussi moi qui suis devenue trop mature pour apprécier Tara Duncan. Peut-être également que Sophie Audoin-Mamikonian est très heureuse de la tournure qu'ont pris les choses dans ses livres et du moment que le résultat lui convient c'est le principal.