La Police Nationale a-t-elle sa place sur Facebook ?

[Mister C.]

"Tu veux porter plainte ??? Like notre fanpage !".

Désolé, c'est ce qui m'a inspiré et ça me démangeait de la sortir.

[Nymphetameen]

J'avoue, j'ai pensé pareil !

[Sentry]

Je crois qu'on y a tous pensé c'est tellement dans l'idée

[Honyasama]

N'étant pas adhérent aux réseaux sociaux, je trouve tout de même que c'est une démarche intéressante de la part de la police.
En effet, depuis la disparition de la police de proximité, les gens ont de nouveau perdu de vue l'aspect relationnel que le métier de policier nécessite.
Ainsi, il est redevenu courant de voir uniquement le côté répressif et "forces de l'ordre" des policiers, créant ainsi un sentiment de crainte (oserais-je dire d'insécurité) vis-à-vis de la fonction.

Par conséquent, les gens occultent le côté "service" des policiers. Parce que si vous êtes perdus, que vous voulez un renseignement ou pour certaines démarches administratives (comme une procuration ou autres), les policiers sont là aussi. Ils sont également présents pour faire de la prévention contre les drogues, les agressions, ou tout simplement routière.
Certains d'entre-vous ont peut-être eu l'occasion d'avoir une intervention d'un policier en classe pour parler des drogues ou autres, par exemple.

C'est pourquoi, le fait de pouvoir dialoguer plus facilement avec les policiers (par le biais des réseaux sociaux, ou d'activités) permet à mon avis d'adoucir leur image, et ainsi réduire la peur (ou la rage suivant les cas) que peut représenter les interactions avec eux.
Ainsi, ça pourrait peut-être mettre en confiance les gens de savoir et se dire que les policiers sont aussi des hommes et des femmes comme nous, qu'ils sont là pour nous aider en cas de problèmes, tout en veillant à ce que nous respections l'ordre et les lois.

Passer par les réseaux sociaux permet d'établir un contact avec les nouvelles générations qui ainsi auront peut-être moins peur de pousser les portes d'un commissariat en cas de besoin.
Parce que certes, l'idée de porter plainte peut sembler bonne, mais elle peut donner lieu à des abus. Peut-être qu'une démarche sur un site officiel en ligne (qui je crois existe ou est à l'essai), ou encore par téléphone serait plus profitable et efficace. Ceci devant être, je pense, le premier pas vers un entretien de personne à personne.

Sinon, je ne sais pas si vous êtes déjà rentrés dans un commissariat, mais c'est assez impressionnant. J'y suis allé pour faire une procuration lors d'une élection où je ne pouvais pas être présent pour voter, et j'avoue qu'on sent l'autorité et l'aspect officiel de l'endroit. Après, je suppose que ça doit dépendre des commissariats ou des gendarmeries.

[loéva-mat]

Je suis plutôt d'accord avec Honyasama (ne changeons pas les bonnes habitudes) - les tensions et la crainte de la population vis à vis des forces de l'ordre n'aident pas. Les fantasme véhiculés sur les agents des forces de l'ordre non plus. Cette profession souffre d'une mauvaise image liée en partie à un certain nombre d'exagérations médiatiques sur quelques faits divers (qui sont graves, notamment en cas de violences gratuites, et qui doivent être condamnés... mais ne doivent pas forcément être utilisés en guise de caricature voir de vérité général de tous les policiers français).

Le principe n'étant pas de supprimer les postes de police et le contacte humain il ne faut peut-être pas y voir une informatisation brutale de toutes les démarches possible en poste de police. On est encore très loin de l'interrogatoire par webcam.

Mais au delà de ça j'attend vraiment une ré-humanisation des forces de l'ordre. J'ai très peu et trop peu vu d'agent de police venir nous parler à l'école et l'agent en tant que tel devient impersonnel.
Sachant tout de même qu'un agent de police (tout comme tous les fonctionnaires) a un devoir de réserve donc on ne peut pas vraiment lui demander d'être à la fois flic et à la fois un homme/une femme tout ce qu'il y a de plus normal. Ce n'est pas toujours évident d'endosser ce costume avec ce devoir d'oublier en partie tout un pan de sa personnalité, de ses choix de vie et de faire appliquer des lois qui sont peut-être contraires à ses convictions. Pour autant c'est quand même ce qu'on demande de faire à ces hommes et ces femmes et pour ça je les respecte. En tant qu'étudiante je n'ai pas à être neutre quand je suis à la fac.

Pour autant j'aimerai quand même pouvoir vous dire le prénom des agents qui circulent quotidiennement près de chez moi. J'aimerai leur faire des sourires vraiment amical et pas "polie parce qu'on ne sait jamais". Tout comme je me sentirai très rassurée si ces mêmes agents pouvaient me reconnaître dans la rue. (L’écueil de ce rêve c'est qu'un agent qui me connaît sera plus souple sur le respect des règles avec moi... donc encore une fois : quelle limite entre l'humanité... et l'égalité devant la loi ?).


Concernant la surveillance d'internet...
Je viens de recevoir une amie qui fait son année en Allemagne et là bas la surveillance du net est très active, les étudiants étrangers sont particulièrement mis en garde contre les mauvaises habitudes qu'ils auraient pu prendre dans leur pays d'origine. Apparemment les vidéos de clip musicaux (pour donner un exemple) n'étant pas encore édités en Allemagne ne peuvent être visionnés (où alors il faut se contenter d'une vidéo d'un concert de mauvaise qualité).

Disons que la liberté sur le net est un sujet vaste. D'un côté le net est un outil sociale qui a des répercussions sur la vie réelle donc je ne suis pas pour l'anarchisme total. Je crois qu'il faut surveiller ses propos (avec ou sans la police sur FB) et agir en conscience. Nous ne sommes pas sur un terrain de jeu. De même avec internet les fraudes et arnaques se multiplient et là j'ai envie de hurler non ! Les clauses de confidentialité et de respect de la vie privée, si elles existent, sont rarement appliquées et c'est scandaleux.

D'un autre côté la surveillance trop active ou le flicage de la population n'amène rien de plus qu'un sentiment d'oppression et d'hostilité et je ne suis pas certaine que ce soit là qu'il faille apporter un peu de décence au net.


Quant au système pour porter plainte ... disons que, puisque vous avez abordé la question sensible du viol, on est déjà actuellement face à un problème : le nombre de victimes qui n'osent pas porter plainte. Effectivement l'ambiance d'un commissariat peut-être très particulière et beaucoup de femme ne se sentent pas de débarquer dans un poste devant le guichet et d'expliquer son "problème". Je n'imagine même pas ce que ça doit être pour un homme victime de viol ou de violence. Pour ne pas me "contre-argumenter" je n'utiliserai pas d'exemple "prouvant absolument" que l'état d'esprit des gendarmes est catastrophique mais c'est vrai qu'on entend trop souvent parler d'agent ayant ri au nez de femmes violées ... et cette idée doit vraiment freiner les démarches des plus sensibles. De fait internet peut être une solution. Ça peut également permettre à des femmes (ou des hommes) ayant ces problèmes, qui sait, d'avoir la visite d'un agent à son domicile plutôt que de devoir se déplacer.
Et sinon plus on facilite les démarches pour porter plainte "mieux c'est"... même si le judiciaire ne peut pas tout régler certains agents sont exaspérés de voir des personnes ne pas porter plaintes pour des délits mineurs parce que "ça ne sert à rien"... C'est sûr que se déplacer, faire la queue (etc.) pour le vol d'un cd... ça doit en freiner certains. Là, en deux clique, les premières démarches pourraient être effectuées.

Sur ce, je dois m'arrêter là. Bonne soirée.

[Sentry]

Vous me faites rire quant on vous parlez de proximité...elle est ou a proximité sur le fait d'aller sur un site ? ça éloigne encore plus les gens...

Pour moi la meilleure solution au départ était déjà de remettre la police de proximité et non un site sur les réseaux sociaux.

Le contact humain ça existe encore dans ce pays ? si je me fais voler un truc ou qu'on m'agresse, c'est pas un site qui va m'aider...j'ai besoin aussi de chaleur humaine, de contact humain, la police n'est pas la que pour faire respecter les lois ou les appliquer, elle t'accompagne également...hors a ce tarif, elle fera bientôt plus ce boulot et c'est extrêmement grave pour moi.

[loéva-mat]

C'est ce que j'essayais d'expliquer - le site est une chose mais doit s'accompagner d'autres mesures pour rapprocher la police nationale de la population. Certes le site ne vas pas remplacer une proximité mais peut préparer le terrain en "normalisant" les agents - qui sont des êtres humains. Après il faut voir comment c'est géré. Il leur faudra trouver le bon ton qui ne devra pas seulement être répressif ni tomber dans le vulgaire (en évitant au passage l'informel d'une page officielle de l'état... sinon aller sur FB ne rime à rien). Simplement réussir à montrer que la police n'est pas là que pour faire des arrestations et molester des manifestants mais aussi pour accompagner les victimes. Pour le moment on ne peut pas trop juger une page qui n'existe pas encore - pour moi tout dépendra du ton employé... et de ce qui se fera réellement sur le terrain en parallèle.

J'espère aussi que ça ne sera pas un gouffre financier qui alimentera encore plus les pages scandales mais qu'il y aura une véritable réflexion sur les possibilité qu’offrira cette page. En aucun cas je ne la considère comme un remède miracle aux problèmes et j'espère qu'elle ne sera pas utilisée en pansement (sur une plaie qui mériterait points de sutures).

Vu que je n'ai pas FB je ne pourrais pas juger tout cela de moi-même ^^.

[Sentry]

Ok donc je te rejoins au final .

Même si je trouve que c'est pas vraiment l'endroit ou j'aimerai les voir...après ça se discute, je suis pas totalement réfractaire mais comme tu le dis, attendons de voir comment ça va être géré et administré.