par Lucille » 02 Nov 2013, 14:47
Moi, je suis un cas dit"typique".
J'ai appris à parler et à marcher plutôt tôt, par rapport aux autres enfants. Je posais toujours des questions. Quand j'étais petite, j'étais très solitaire. Je n'avais pas de grande sœur, juste une petite qui venait de naître. J'étais heureuse d'aller à mon premier jour d'école. J'avais une soif d'apprendre presque inépuisable. J'ai vite déchanté. Le soir, quand je suis revenue, j'étais en larmes. Je ne voulais pas y retourner. Les autres me trouvaient bizarres, je n'avais pas adressé la parole au moindre enfant. Et non, mes parents ne se sont pas posé de questions. J'avais toujours tout bon, et une mémoire plutôt conséquente. Et puis j'ai déménagé. Je pensais que ce serait un nouveau départ pour moi. Mais pas vraiment, non. Je n'étais pas comme les autres filles. Je n'aimais pas courir, jouer à la maman, ou embêter les garçons. Je voulais comprendre comment marchait le monde, pourquoi ceci, pourquoi cela. Et j'ai rencontré une fille formidable, qui m'a ouvert les yeux. Je ne l'oublierai jamais, je pense. Et je voulais apprendre à lire. Et j'ai appris toute seule, pendant les grandes vacances. On a trouvé ça très bizarre. J'ai passé des tests, dont un que je me représente très bien. Une dictée de mots, que je n'étais pas censée connaître. Une faute, au mot point. Je l'ai écris Pouint. Voilà une chose dont je me souviens grâce à ma « géniale » mémoire éidétique. Je suis allée voir une psychologue scolaire, qui m'a fait passer des tests de QI, et de personnalité. Résultat, un QI supérieur à 130 (je n'ai jamais connu le numéro exact, ma mère refuse de me le donner), et un âge « intellectuel » de 15 ans. A 6 ans. J'avais aussi une dyssynchronie intelligence-psychomotricité. Mes doigts refusaient d'apprendre à écrire. Mais bon, j'ai dû me forcer. On ne m'a pas laissé le choix. J'ai sauté une classe. J'ai quitté ma seule amie. J'étais déchirée, mais ça, les adultes s'en foutent. J'avais presque réussi à trouver mon équilibre, et là, vlan ! On casse tout.
J'ai eu une scolarité plutôt linéaire, puisque je m'efforçais de rester discrète quant à mes coups de colère, mes émotions me dominant presque totalement. Jusqu'au collège, où mon professeur d'histoire n'a pas pu supporter ma personnalité trop prononcée à son goût. Et c'est si dur, d'avoir à toujours se retenir. Surtout que j'ai une très bonne mémoire, et je n'oublie aucune honte, aucun regret. Alors que mes rares instants de bonheur s'efface si vite.
Maintenant je suis en troisième, et je compte bien avoir mon Brevet. Et passer en section internationale. J'aimerais devenir psychologue, ou orthophoniste, pour aider les autres, comme j'aurais aimé qu'on m'aide.
C'est bizarre de raconter son histoire. De se livrer. Mais c'est qu'au quotidien, cette différence est dure à gérer. J'ai une certaine instabilité émotionnelle, et le monde m'apparaît... différemment.
Et les tests de QI, c'est surtout de la logique, avec des images. mais je ne m'en souviens plus très bien, à part d'un seul. Une image de porte, avec une particularité, pas de gonds. Il fallait que je trouve cette "particularité". Un exemple de ma mémoire éidétique.
Je pense qu'il ne faut pas s'occuper seulement de ceux qui ne réussissent pas. Non pas qu'ils ne sont pas intéressants, mais c'est qu'ils sont souvent moins en souffrance émotionnelle ou psychique les surdoués (qui, souvent, ne réussissent pas). Même si ces classes existent, mes parents trouvent ça malsain. C'est pour ça que je ne suis pas inscrite dans une classe de ce genre, alors que ça pourrait vraiment m'aider.
Et j'ai trouvé pleins de termes sur internet.
HP → haut potentiel ;
HQI → haut quotient intellectuel ;
THQI → très haut quotient intellectuel (se dit pour des individus ayant un QI total ≥ à 145 sur l'échelle standard) ;
EIP → enfant intellectuellement précoce ;
zèbre → désigne les personnes surdouées ;
APIE [1] → atypique personne dans l'intelligence et l'émotion
surefficience mentale → utilisé par l’association GAPPESM (Groupement d’aide et de protection des personnes encombrées de sur-efficience mentale)
hyperphrénie→ terme de psychiatrie désignant les capacités mentales les plus élevées de la population (tombé en désuétude).