L'insertion des enfants surdoués

[Benjamin]

Bah un autre alors, ça change rien.

[lolove76]

Oui, merci.

[yugie]

Perso, il y a trois types de surdoués:

-Les "intellos"; ils apprennent, ils ont des bonnes notes. Ils ne sont pas vraiment surdoués, juste travailleurs

-Les génies; ils sont "spécialisés" dans une ou plusieurs catégories. Prenez comme exemple la série américaine " Section Genius" : China et surdouée en Musique, Fletcher en arts, Angus en Informatique ...

-Les vrais surdoués; Ils comprennent vite et facilement, ils s'ennuient en cours.


Les intellos ne sont pas surdoués, les génies sont des génies et les vrais surdoués n'ont pas besoin d'apprendre, ils retiennent, ils analysent. Ce sont des Sherlock Holmes, des Einstein.



La catégorie "vrais surdoués" est celle dont tu fais partie: Ton cerveau est une calculatrice, un Bescherelle, une encyclopédie. Je suis presque comme toi, et je pense que ça ne sert à rien de nous mettre à part, on serait des espèces de rats de laboratoires. Ce serait typiquement un cas de chacun reste avec son clan: Les surdoués avec les surdoués, les cancres avec les cancres ... Quant aux profs qui ne savent pas nous gérer, ils sont idiots. Ils devraient savoir s'adapter. (ex: Tu n'as pas besoin d'utiliser de calculatrice, ton prof de Maths ne devrait pas te disputer parce que tu est intelligente.

Pour finir, un handicap, c'est quelque chose qui nous fait du mal. Est- ce que le fait que tu sois surdoué te fait du mal?
Tu as ta réponse

[Benjamin]

On peut pas dire que les profs soient des idiots, ils sont déjà pas forcément assez formés pour faire face à un élève "lambda" alors les cas particuliers doivent être encore plus difficiles à gérer. (Au fait, à la lecture de ton message j'ai du mal à croire que tu sois un Bescherelle. Désolé.)

[Lucille]

Je plussoie Benjamin, à la fois parce que j'ai eu des profs géniaux qui ont tenté de comprendre, et parce que ma mère est prof, et qu'elle ne sait pas me gérer non plus.
Je sais que je préférerais être normale, parce que ça faciliterait ma relation avec les autres. Je considère ça comme un semi-handicap.

[Nymphetameen]

Bon il se dit beaucoup de choses sur ce topic et je ne peux plus me retenir d'intervenir.

Ton analyse est un peu fallacieuse Yugi, ne reposant sur aucune donnée cognitive (ça sort d'où ? C'est ta vision du monde ou bien ?). Déjà, en psychologie, on ne parle pas de "surdoués", c'est un terme qui en soi ne signifie rien en fait. On diagnostique dans la petite enfance un état précoce, qui se traduit souvent par une intelligence supérieure à la normale pour un petit enfant (= enfant qui discute avec les adultes, qui lit beaucoup ou depuis longtemps, qui s'intéresse à des sujets comme l'histoire, la préhistoire, la science, la géologie, les étoiles...) et par une immaturité affective (soit un enfant très dépendant des autres, qui pleure facilement, ou au contraire un enfant qui a du mal à se lier aux autres). La précocité peut se réguler à l'adolescence ou à l'âge adulte, c'est à dire qu'on "rejoint" intellectuellement les gens de son âge, mais la personne peut également développer un intérêt pour une spécialité particulière. Une personne précoce n'est pas forcément un génie scientifique ou n'a pas forcément des bonnes notes, ne s'ennuie pas non plus forcément en cours. En revanche, elle a souvent des facilités scolaires dans certaines matières. Donc en effet, un enfant qui a des bonnes notes partout n'est pas forcément précoce mais peut simplement avoir une excellente mémoire et passer beaucoup de temps à travailler. Un enfant précoce n'a généralement pas besoin de bosser pour avoir de bons résultats ou tout simplement pour comprendre le cours.

J'ai été un enfant précoce, j'ai parlé à 6 mois, marché à 9 et appris à lire à 3 ans, j'ai fait des exposés sur les dinosaures devant ma famille à 8 ans, j'ai écrit des textes, lu des bouquins pour adultes, je faisais des devoirs de CP quand j'étais en maternelle... Mais j'ai toujours eu une GROSSE, GROSSE immaturité affective qui a empêché ma maitresse et ma mère de me faire sauter une classe car "j'aurais été perdue". Bref, ça c'était l'enfance. Quand on est précoce, on garde toujours une hypersensibilité (affective, scientifique, imaginative... Ca dépend des gens) mais on n'est pas pour autant forcément un génie intellectuel. De même, le QI ne signifie pas grand chose dans le cas de la précocité (là, les psys ne sont pas d'accord entre eux, je vous donne mon point de vue personnel vis à vis de ce que j'ai étudié).

Enfin, mettre des gens dans des cases c'est bien beau, mais il ne faut pas oublier que chaque enfant est différent. Les cas de précocités ne sont pas tous traités de la même manière (et encore faudrait-il pour cela que tous les psys se mettent d'accord...).

[Nymphetameen]

Un témoignage intéressant : http://www.madmoizelle.com/temoignage-a ... oue-246932

[Lucille]

Merci Nymph', c'est super intéressant !

[Benjamin]

Je trouve cet article très intéressant mais il y problème, selon moi, sur la fin. En effet, bien que la personne qui a écrit l'article nous recommande d'aller voir un psychologue si on doute, je pense, qu'on a toujours (trop ?) envie de se reconnaître dans les caractéristiques décrites.
Après, sans remettre en cause ses professeurs ou son entourage, je me demande comment on ne peut émettre aucun doute devant une élève avec 19 de moyenne en 4ème (j'ai peut être mal compris mais il me semble que c'est ça)... 18, 18,5 encore mais 19 je trouve ça énorme, ça ne laisse presque place à aucune faiblesse dans aucun contrôle.

Ça doit quand même être dur pour elle d'être dans un métier ou elle sent qu'elle n'exploite pas totalement ses capacités. Très très intéressant (je me répète) en tout cas.

[Clem]

Oui, je trouve ça étonnant aussi que personne ne se soit posé plus de questions que ça, mais c'est un beau témoignage très intéressant (j'adore de plus en plus Madmoizelle, je crois...).

C'est sûr comme le dit Benjamin, on a tous tendance à avoir le syndrome Doctissimo et à se reconnaître dans tous les aspects de l'enfant surdoué...

En ce qui me concerne, j'hésite, j'ai toujours eu de bon voire d'excellents résultats sans rien faire. Quand je dis sans rien faire, c'est réellement sans rien faire, j'ai jamais ouvert un cahier pour réviser de toute ma vie - excepté pour deux trois trucs "par cœur" enfin voilà -, je suis allée à tous mes contrôles / examens au talent, j'ai toujours fait les DM la veille du jour où je devais les rendre... Et je me suis toujours maintenue entre 15 et 18 de moyenne générale, une moyenne de plus de 18 au brevet, de 19,33 aux épreuves anticipées...

Je n'encourage personne à faire comme moi, vraiment, j'ai absolument aucune méthode de travail, et je risque de me ratatiner quand le niveau commencera à devenir vraiment trop élevé. Je pensais d'ailleurs que ça allait me porter préjudice aux épreuves anticipées, que j'allais finalement me ramasser, et en fait, je me retrouve avec 56 points d'avance, bon... Mes deux frères ont été diagnostiqués EIP et ont chacun un an d'avance, d'excellents résultats (surtout chez le plus âgé des deux, le plus jeune ayant surtout une sensibilité artistique assez développée) mais moi je n'ai jamais passé de test, même si je pense qu'en me maintenant à 15/16 de moyenne en 1e dans les conditions de "travail" évoquées ci-dessus y a pas beaucoup de questions à se poser.

Je n'ai jamais eu de grosses difficultés d'insertion, pas par rapport à mes facilités en tous cas (plus parce que je suis une grande timide, un peu insociable en plus de ça même si ça s'arrange), par contre, mon frangin en a bavé en 6e, je crois que je l'ai déjà raconté et c'est allé assez loin (insultes écrites sur le sac, sac découpé, bousculades, vol d'affaires, etc...). Pour le plus petit on n'a pas encore eu trop de problèmes pour l'instant, j'espère que ça ne viendra pas au collège...

Après, j'ai toujours trouvé les profs relativement compréhensifs, mais il faut savoir que ce n'est pas non plus facile pour eux. Ma mère est enseignante, et la gestion des EIP peut-être assez problématique, parce qu'un EIP n'est pas toujours un bon élève, que les parents mettent parfois une grosse pression... Ils font ce qu'ils peuvent nos pauvres profs en général, sauf les cas extrêmes des profs qui font ce métier pour les vacances et la sécurité de l'emploi.