Harcèlement à l' école

[iana]

Oui. Le boulet. C'est ca, la plupart du temps. Pas grand chose à faire... Sors plutot avec tes amies si elle n'habitent pas loin. (j'avoue ne pas avoir tout compris sur le scolaire mais bon) En avoir parlé aux profs c'est bien. Ils vont pouvoir faire deux-trois petits trucs. Ce qu'il faut, c'est attendre, et surtout ne pas les prendre de face. Visiblement, elles ont vraiment une dent contre toi. Est-cequ'il y a d'autres classes? Des chances que tu sois avec d'autres personnes l'année prochaine? Si oui, alors ca s'arrangera petit petit, sinon... je ne sais pas. Tu m'as prise au dépourvu là. Je ne sais pas.

[Erika Keysie]

Ceci est tout ce que j'ai toujours détesté. J'ai connu ça en primaire. J'étais "La grosse". Heureusement, j'ai une soeur qui a de la répartie, ce que fait qu'elle m'a "formé" si on peut dire ça. Du coup, ça c'est arrêté. Je suis aussi assez timide, quoi que ce n'est pas vraiment ça. J'ai plutôt peur de dire la vérité aux gens et de leur faire mal, du coup je ne dis rien.
C'est pour ça que je fais tout pour que les gens se sentent bien. Il y a deux ans, dans ma classe il y a eut deux nouvelles filles. Je sais à quel point ça peut être dur d'être nouvelle et toute seule, alors je me suis proposée pour le faire visiter le collège.
J'ai vraiment en horreur les gens qui aiment persécutés les autres, et je les remets à leur place quand je peux. C'est une chose que je ne comprends pas, pourquoi faire subir ça à des gens ? Qu'est-ce que ça leur apporte ? Ils aimeraient qu'on leur fassent ?
Ça me révolte !
Ça m'énerve !

[Jupyoru]

Je remarque que pas mal de gens sont trop timides et lorsqu'ils subissent, ils ne disent rien et ignore, ce qui est généralement une bonne méthode, mais malheureusement, ça les touche quand même. Ce qui est normal, ont a tous un coeur (même si j'en doute pour ceux qui insultent, rabaissent, etc ... ). On dit qu'il faut pas clasher les gens, mais quand on ignore et que ça ne marche pas, c'est la seule chose qui reste à faire, à moins de réussir à passer outre des autres sans ressentir d'émotions.

[Azurne]

[ade65]

-

[emimix3]

Contrairement à vous tous, pour moi ça a été relativement "soft".
En maternelle, j'avais trois bon copains, ma meilleure amie et deux garçons. On était une joyeuse troupe. En CP, l'époque des "les filles/garçons c'est nuuuul", ont s'est séparés, et les 6 filles qu'on étaient dans la classe se sont mise à traîner ensemble. Ma meilleure amie a déménagé fin CE1 pas trop loin, donc on se voyait vraiment souvent, d'autres filles sont arrivées. J'ai commencé à prendre cher. Je voulais jouer au foot, mais les garçons voulaient pas de moi parce que j'étais une fille, et les filles voulaient plus de moi parce que je voulais être avec les garçons. Y'a eu une semaine où absolument personne ne me parlait, et la prof a arrangé ça. Donc j'étais réintégrée.
Après, y'a eu pas mal d'engueulades de gamines, tout le collège. J'ai souvent été le "boulet": j'avais pas assez de personnalité pour m'affirmer, que ce soit en parlant ou rien que mon look, je suis cassante, j'aime des musiques bizarres, et j'ai jamais su comment réagir à une situation sociale donnée, étant trop apathique pour ce genre de trucs. J'étais vraiment mal. J'avais pas mal de soucis familiaux, pas mal de soucis "amicaux", j'arrivais pas me trouver, j'étais perdue, j'étais timide, mais en même temps j'étais grande gueule, j'assumais pas que j'aimais ni les garçons ni les filles, j'étais violente, je tentais de m'habiller avec "les fringues du moule". Mais je ne me suis jamais vraiment plainte à qui que ce soit. J'ai été la bouche-trou qu'on utilisait jusqu'en 4ème, ou j'ai rencontré mes potes actuelles.
A partir de là, j'ai jamais bien compris à l'époque. J'étais parfaitement au courant qu'on prenait cher. Tout le monde parlait dans notre dos (une avait des boutons, une des cheveux bizarres, une était trop grosse, une trop pauvre, une trop riche...) Mais mes amies, on aurait dit qu'elles étaient au courant de rien. Quand j'entendais tout ce qu'il se disait, j'avais affreusement mal pour elles. Je me disais "Bordel, faut que je fasse quelque chose... Il faut qu'elles sachent qu'en fait, personne n'en a rien à foutre de nos gueules. On peut pas rester comme ça, il faut qu'on change, il faut qu'on s'arrange". Et puis, au moment de rentrer les voeux de lycées, une de mes amies a demandé: "Hey, le lycée là serait cool pour nous, non ?". Le lycée là était connu pour ses élèves exubérants, la plupart étant en Art-P ou en Audio. Il n'y avait pratiquement pas de poufs, pas de talons hauts partout dans les couloirs, pas d'élèves populaires. Le bahut parfait. Là, j'ai su qu'elle était parfaitement au courant de ce qu'on prenait dans le dos.
Autant j'ai détesté mes années collège, je les ai passées en sachant que le moindre de mes mouvements était observé, scanné, et jugé, autant au lycée c'était plus pareil. Je suis redevenue pote avec pas mal de filles qui m'avaient "jetée" parce que j'étais pas assez cool au collège, j'ai réussi à m'affirmer et à m'assumer, je peux me mettre à chanter une chanson Disney au milieu d'un cours en sachant qu'au moins la moitié de la classe suivra, et si un jour je viens en cours en short rose avec des chaussettes vertes on se foutra pas de ma gueule (d'ailleurs y'a une fille qui vient régulièrement en cours avec un short rose et des chaussettes vertes.).
C'est con à dire, mais le seul moyen que j'ai trouvé pour éviter les embrouilles, c'est de ne pas aller là où il y a des embrouilles. Quand tu regardes d'autres lycées de la ville, à la rentré les secondes sont toutes sapées comme elles veulent, deux mois plus tard t'as une armée de clones. Donc tout ce que je peux vous conseiller, c'est au moment de choisir votre lycée, gratter un peu partout pour glaner un maximum d'infos. Un lycée est stéréotypé comme "lycée de camés, plein de drogue partout" ? C'est juste que les jeunes aux looks bizarres abondent là bas. T'entends les bruits de talons partout dans les couloirs ? C'est juste que si t'en as pas, t'es personne, et si t'es personne, tu prends cher.

[Lyo']

Au début... je voulais pas poster.
Quand j'y repense, je trouve encore ça dur.
Très dur.
Trop dur.
Mais Important.
Mon frère, qui a un an de plus que moi, me précédait toujours à l'école, il avait un prof? je l'avais l'année suivante. Il avait des potes? Il leur racontait nawak à mon sujet, et ils venaient me harceler. Chez moi, ce grand frère que je considérais, jusqu'au CP, comme un modèle, comme mon idole, m'avait fait descendre plus bas que terre. Je rentrais chez moi, m'enfermais dans ma chambre pour pleurer, être enfin tranquille. Mais mon frère en rajoutait. Des tonnes et des tonnes. En CE2, j'ai commencé par changer radicalement de personnalité en même temps que d'école. Je devenais violente. Je défiais les plus grands, défendait les plus petits, me battant avec ceux qui n'étaient pas comme je voulais. J'étais toujours, selon eux "fidèle à moi même". Quand j'arrivais chez moi, le soir, je posais mon sac et sortais, je zonais, c'était comme une délivrance. J'ai connu des gamins du quartier, qui ne connaissaient pas mon frère, et, alors, seulement alors, j'ai pu être normale, avec eux. Je sautais dans les flaques alors que j'étais en robe et en ballerines, je faisais l'idiote. Ou plutôt, j'étais naturelle, je savais qu'ils me jugeraient pas. Le lendemain, je me sentais comme revigorée. Et les insultes pleuvaient encore. J'avais l'impression d'être sous la douche.//PAN// Et puis, un jour, j'ai parlé. Alors que j'allais me battre, j'ai sortis ces mots que j'avais si longtemps répétés, dans l'espoir de pouvoir les dire un jour, et pour, ce jour là, être enfin égale à moi même. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté, et, quand j'eus enfin fini de parler, il y avait comme un silence irréel. Les abrutis finirent par s'excuser, et mon frère par se retrancher, devant le courage dont j'avais fait preuve.
Mais, cette année, j'ai eu comme l'impression de tout revivre. Les moqueries, les insultes, etc. J'ai recommencé à me battre, crier à qui mieux- mieux, mais j'ai aussi laissé éclater mon vrai caractère...

[Estela]

Je remarque que beaucoup de personnes ici ont des problèmes niveau harcèlement...
Je me demande vraiment comment on peut être si débile pour faire subir ça à quelqu'un... Chez moi, j'ai pas des problèmes de ce genre. Je ne me fait pas "harceler" mais tout le monde trouve l'occasion de se défouler sur moi. C'est à dire qu'on se fout généralement de ma gueule, mes "amies" inclues. C'est sur moi que ça tombe tout le temps. J'entends pleins de trucs à longueur de journée. J'ai appris à m'y faire, à ignorer les moqueries. C'est pas vraiment des insultes, mais c'est blessant tout de même. Pour la majorité des élèves de ma classe, je suis l'intello. Pas une personne, non, je suis le dictionnaire ambulant. Je suis la super copine à tout le monde, mais seulement parce qu'ils arrivent à me soutirer les réponses aux contrôles, ou mes exercices. Ils peuvent être sympa, certes, mais au fond, je suis juste la fille aux réponses. C'est vraiment énervant quand on reçoit un exercice et que t'entends fuser de tout les côtés: Eh, tu me prête ta feuille à la fin de l'heure?
Mais sur ce que je voulais venir, c'était des moqueries venant de mes "amies". Elles sont hyper sympa, avec d'autres gens elles sont des anges, mais quand tu les connais mieux, comme moi, c'est pas du tout ce que tu pensais. J'avais une période de "solitude" si on peut appeler ça comme ça. Je n'avais pas vraiment d'amies, je trainais par ci par là, j'avais l'impression d'être une bouche trou. Et puis, un jour, j'ai connu A et B (je donne pas les noms, et c'est pas la première lettre de leur prénom^^). Elles étaient vraiment très gentilles avec moi, et c'était pas le genre de filles à se moquer des gens.Alors je suis restée avec elles. Mais j'ai appris plus tard, par une fille, qu'elles en avaient marre de moi. Qu'elles disaient que j'étais juste là parce que j'avais pas d'amies, que je les prenait comme bouche trou. Je n'avais rien dis. Ce que je regrette aujourd'hui. Je n'avais rien dis parce qu'avec elles, j'étais quand même bien. J'aurais du partir. Peu à peu, elles n'ont plus pensé comme ça de moi, elles m'ont intégrée. J'avais des amies. Quel trompe l'oeil. En dehors, pour les autres, c'était la parfaite harmonie. Mais dans le groupe, c'était tout sauf de l'harmonie. J'étais leur sujet de moqueries: L'intello, le dictionnaire, Madame je sais tout, la turque, l'arabe, la chinoise (si si j'vous jure. J'ai la peau matte, mais juste un peu, et les cheveux bruns foncés... Ah oui, j'ai oublié de préciser qu'elles étaient racistes....) etc...
Il y avait des disputes. Récemment, je me suis disputée avec A, celle qui "mène" le groupe, si vous voulez. Je me suis laissée allé. Elle m'a sortie des honneries incroyables, en me disant qu'elle préfère être comme elle est (elle dit qu'elle est grosse, ce qui n'est pas vrai, mais elle le dit pour nous embêter, encore...) que d'être une intello de mon genre. J'avais envie d'exploser. Pendant tout ce temps, elle m'avait sortis qu'elle "m'adorait" et puis d'un coup: T'es qu'un sale intello, jamais je voudrais être comme toi.
Les moqueries sont toujours présentes, et dès que je pars chez un groupe de filles (Arianna, je suppose que tu te reconnais) elles s'énervent et pensent que je les laisse tomber… J'ai envisagé cette solution plusieurs fois, mais je n'ai jamais eu le cran de le faire. Quand je suis avec Arianna et ses amies, c'est comme un poids qui me tombe du coeur. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je n'ai pas peur de cacher ce que je suis, je peux être moi même. Alors qu'avec A et B, je dois cacher ma véritable personnalité. Elle ne savent rien sur moi, ou juste un peu. Je suis une personne différente avec elles, et avec la classe aussi, du coup. Je joue un rôle, je ne suis pas moi même.
J'ai souvent pleuré, quand personne n'était là. Mais personne ne le sait, ça. J'ai conclus, récemment, que je ne devais pas me laisser faire. Quand je réfléchis, on a rien en commun. J'adore lire, écrire, dessiner, grapher... Je ne leur ai jamais dis que je lisais beaucoup, que c'était un refuge. Parce que je savais qu'elles se seraient moquées de moi. Ca ne dureras pas. C'est vrai qu'on a quand même eu de très bon moments ensembles, elles ne sont pas des monstres pour autant. Ces moments me manqueront aussi, mais j'en ai assez qu'on se moque de moi, que je ne peux pas être comme je suis vraiment. J'ai incroyablement hâte d'aller au lycée. C'est un endroit ou personne ne me suivra. Un lycée privé, certes, mais je ne connaîtrais personne. Ce seras un nouveau début, et je pourrai enfin être moi même. Mais jusqu'à ce moment, je vais devoir supporter tout ça pendant un an encore. C'est de loin un enfer, mais de devoir calculer n'importe quel mouvement, parole, c'est pas une vie non plus. Heureusement que j'ai des personnes qui sont là pour moi, qui m'accueillent quand je me sens rejetée par A et B. Merci, les filles (oui, je parle à Arianna et a ses amies)
C'est pour ça que j'arrive pas à comprendre, à supporter les personnes qui se moquent d'autres parce qu'ils sont différents. Le racisme, l'harcélement, c'est inhumain.

Voilà, j'ai étalé ma life dans un bon gros pavay, mais ça fait du bien :3

[Kirjava]

[Kitty]

ça sent malheureusement le vécu pour beaucoup d'entre nous... je ne suis donc pas la seule

Moi, j'ai décidé de rompre le silence et les ptits sal**ards ne m'ont pas approchés pendant six mois.
Maintenant ça recommence, mais ils s'en prennent à mes cours ou à mes livres qui n'ont rien demandé. Je les déteste, surtout rompez la chaîne du silence.

C'est très dur, je sais. Il faut de la bonne volonté, (pour cela demandez vous si c'est normal de vous laisser écraser comme ça, ont-ils le droit ? )
Vous vous retrouverez en confrontation, j'avais envie de pleurer et je tremblais mais la CPE a été très gentille
N'oubliez pas que le harcèlement est un fait très grave passible de poursuites judiciaires. Cogitez-en !