par Azurne » 06 Mai 2012, 12:46
Lire tous ces témoignages m’ont beaucoup touchée, car en ce moment, je vis un peu près cela. Mon cas est un peu différent. Pour la plupart d'entre vous, si j'ai bien compris, ça s'est passé ou ça se passe pendant votre adolescence (12-15ans), mais moi, c'est bien plus tard, et pour d'autres raisons.
J'ai 18 ans et mon parcours scolaire débute banalement. Pour commencer, je suis belge, ce qui fait que dans le "langage" d'école, j'espère que vous arriverez à me comprendre. Quand j'ai commencé mes études secondaires en général, j'ai ressenti de la jalousie envers moi, pas vraiment ressenti, mais on me l'a dit. Des filles que je considérais comme mes amies me critiquaient derrière mon dos. Pas de bol pour elles, elles étaient en compagnie de ma meilleure amie, qui m'a dit bien plus tard, ce qu'elles avaient dit sur moi, confirmé par une autre amie qui m'appréciait. Elles disaient que je faisais la fière avec mes beaux points et que je les rabaissais. J'ai été choquée, parce que je suis la première à demander si elles ne veulent pas un coup de mains pour les aider dans leurs devoirs. J’ai fais semblant de rien par après.
Mes trois années en général dans cette école se passèrent quand même bien. Malgré cela, il y avait une bonne entente.
Arrivée en 4e générale, on devait changer d'école car il n'y avait pas la suite des années générales dans celle où nous étions. Ma meilleure amie et moi avons été dans le même établissement. Nous sommes toutes les deux timides. On est arrivée dans une classe qui se connaissait depuis la première. On est arrivé dans un cercle déjà créé et on a eu des difficultés à s’y faire une place. A vrai dire, on en s’est jamais vraiment fait une. Mais bon, on y a survécu. Pendant mes trois années que je suis restée là-bas, j'ai eu des échos de personnes dont j'avais confiance de ce que les autres filles de la classe pensaient de moi. Elles trouvaient que j’étais étrange. Et je ne sus pas tout ce qu'elles se sont dit, parce que mon amie n'a jamais voulu me le dire car elle trouvait ça trop horrible. Je suis passée au dessus de tout ça en faisant semblant que j’ignorais ce qu'elles disaient dans mon dos. On se parlait encore, mais ce n'est qu'avec mes deux amies que je me sentais vraiment à l’aise.
Puis après avoir obtenu notre diplôme de CESS (le BAC chez vous en France), nous sommes tous partis vers d’autres horizons. Je n’ai pas voulu partir dans des études supérieures, je ne me sentais pas prête, je me sentais trop jeune, et puis je devais aller aussi en kot (studio loin de chez moi). Donc, ma mère m’a proposé une autre option au lieu de faire une bête année sabbatique, c’était de reprendre des cours de technique en aide pharmacie (c’est un peu le domaine dans lequel je veux me diriger). Donc, me voilà, j’y suis, puisque je détiens mon CESS, je n’ai pas tous les cours généraux, j’ai un horaire plutôt allégé.
Le début d’année s’est bien passé, puisque nous venions tous d’autre part, on ne se connaissait pas. Je me suis faite des amies, mais tout ça n’a été qu’illusoire. Après Noël, ça s’est dégradé. Je ne me sentais moins à l’aise avec les filles de ma classe, elles ne me faisaient plus participer à leurs activités. J’ai bien senti que je n’étais plus désirée, donc, j’ai préféré m’éloigner d’elles. Je me suis retrouvée seule et j’ai eu très dur. Je sentais bien qu’on parlait derrière mon dos, mais j’ai ignoré. J’étais pour elles, l’extraterrestre, celle qui ne pensait pas aux garçons, celle qui écrivait,… elles me considèrent comme l’intello, mais je n’en étais rien, les cours dans lesquels j’avais des beaux points, étaient des cours que j’avais déjà vu avant et en plus, ils étaient plus simplifiés. Ça a duré plus ou moins trois mois ce régime, mais tout s’est dégradé il y a une semaine. La pire journée. Dans les brefs détails, la classe n’était pas au complet, donc une fille a fait allusion au matin que l’après-midi elle ne viendrait pas et elle a rajouté : « Oui mais le boulet va tout raconter ». Bref, arrivée à midi, je rentre en cours, je me rends compte que je suis toute seule. Le prof est étonné. Il prend les absences et décide de mettre deux heures de colle aux autres de la classe pour avoir séché les cours. Au cours suivant, deux des filles de ma classe débarquent et veulent parler au prof pour expliquer pourquoi elles ne sont pas venues au cours. En me voyant, celle de ce matin lâche en claquant la porte : « Oui mais je ne veux pas que le boulet l’entende ! » Coup dur pour moi. Après le prof a bien compris que ça n’allait pas pour moi avec le reste de ma classe. On en a parlé brièvement ou sinon j’aurais pleuré.
Le jour de cours suivant, j’ai bien compris qu’elles m’en voulaient. Mais qu’est ce qu’elles me reprochaient ? Juste que je sois allée en cours. Elles me reprochent les heures de colle qu’elles se sont prises. Mais c’est elles qui ont fait des conneries. Qu’elles les assument.
Le prob, c’est que depuis lors, elles me critiquent encore plus, elles cherchent à me briser et moi, je ne sais plus quoi faire. Je reste impassible devant ce qu’elles se disent sur moi bien fort pour que je l’entende. Quand, j’ai de nouveau eu le prof qui avait remarqué que quelque chose n’allait pas, nous avons parlé à la fin du cours. Je lui ai dit que ça n’allait pas mieux. Alors il me répondit que certains profs allaient faire quelque chose. Je me suis sentie soulagée et en même temps j’avais peur, parce que j’ai peur qu’il y ait des retombées, qu’elles m’en fassent voir encore plus de toutes les couleurs. Je suis quelqu’un de timide, je ne réplique pas, je n’ai jamais été à bout pour devenir agressive. Je prends tout en moi, et je craque chez moi quand elles ne me voient pas. C’est dur de tout porter seule. Dire que certaines de ces filles sont majeures. Et bien elle est bien belle notre société.
Mes seuls moments de réconfort sont à la maison, dans le bus car je retrouve quelqu’un que j’apprécie, et je peux enfin rire de la journée. Je parle parfois encore avec mes meilleures amies quand on arrive à se voir, mais ces moments sont très rares et j’en profite alors. Mes petits délires entre amies me manquent terriblement.
Voilà jusqu’à aujourd’hui mes soucis, pardon pour le pavé, mais ça m’a soulagée de vous écrire.