[quote="kateblack"]Rdv le 19 en region

14h30 a strasbourg
Place de Lattres de Tassigny[/quote]
J'y serais
Dommage que tu ne rentres que le lendemain emimix3...
Eh mais on est trois taraddicts à Strasbourg ? trop bien *journée illuminée*
Je suis d'accord avec toi princesse Kara sur le fait qu'il faudra faire une conférence claire et précise. Mais pour le moment je ne vois pas comment le gouvernement pourrait l'organiser alors que le texte n'est pas encore prêt, pas encore débattu à l'Assemblée (en tant que texte soumis) et donc -pas dans sa version finale.
Par contre on sait déjà que les termes "père" et "mère" vont bel et bien rester, que les termes "parent 1" et "parent 2" n'existent pas dans le projet et que le mot "parents" va remplacer "père et mère" à quelques endroits du code civile. J'ai déjà lu quelques réactions d'anti qui y voit un moyen de "clôturer le débat" - au contraire c'est plutôt une preuve que le gouvernement a bien compris qu'il y avait des crispations sur la question et qu'il savait s'adapter.
Pour la qualité du texte j'ai plus peur que les anti ne s'oppose à tout en bloc et refuse d'entendre les arguments et explications des pro. Ça ça risque de miner le projet de loi.
Quant à la ligne de conduite, parfois pas très bien défendue, par le gouvernement - je pense qu'il a été très surpris de l'ampleur que ce débat prend sur la scène publique (alors que les pays l'ayant déjà légalisé n'ont connu aucun mouvement de foule massif -excepté l'Espagne où l'Eglise s'est insurgée (et voudrait, maintenant que la droite est repassée au pouvoir, que le gouvernement annule la loi et les mariages prononcés (mais elle vient d'être validée définitivement par le conseil constitutionnel))). Il aurait dû plus rapidement se concerter et adopter une ligne clair et franche. Après il n'a jamais été question je crois de revenir sur ce projet de loi (qui a même été avancé) mais les questions des anti sur la PMA et la GPA ont un peu foutu le bordel en expliquant que la PMA était prévue dans le projet (et tous les "voilà ce qui va se passer..." sans preuve autre que la certitude que c'est un projet malsain et l'envie de mettre un peu de pagaille). Là dessus des ministres et autres se sont prononcés, sans toujours savoir de quoi il était vraiment question (et où se situait la ligne officielle du gouvernement), pour-contre-à voir. Ça a effectivement donné un effet de flou.
Mais le fait est que le texte n'est toujours pas rédigé, il doit être présenté le week-end prochain seulement donc en attendant le gouvernement dans son ensemble ne peut pas être "certain" des détails.
Il faut quand même se rappeler que ce texte n'est pas encore débattu ! Les détails ne sont pas encore posés. Ce serait comme demander au gouvernement d'avoir des réponses à une loi qui n'est même pas encore au programme !
Et la loi définitive ne sera pas celle proposée le 29 mais celle qui sera votée en Mai... donc cette explication aux français devra attendre. S'ils faisaient une présentation de la loi maintenant ce serait se moquer des français. On aura tous accès au projet de loi tel qui sera proposé puis tel qu'il sera voté. L'Assemblée est là pour ça : modifier et arranger un projet de loi monté par un groupe. Pour le moment on peut débattre du projet dans son "idée" (pour ou contre le mariage homo et la possibilité pour ces derniers d'être à égalité quant à l'adoption et la relation entre un couple vis à vis des enfants (on parle d'enfants déjà existants et par de projet d'enfant par PMA)) et avancer quelques réserves sur certaines "possibilités" mais difficilement s'insurger contre des "détails". Si ces derniers posent problème l'Assemblée trouvera des réponses.
A conditions que tout le monde joue le jeu. Que le gouvernement ne bloque pas toute discussion "pour garder la droite ligne" et que l'opposition ne braque pas à tous les amendements pour montrer qu'elle est contre, de toute façon (et d'un façon générale contre le gouvernement en place qui n'est même pas vraiment légitime puisque c'était une élection "contre" sarko) et que le code civile ne doit pas être modifié... ou en tout cas pas comme ça... et surtout pas par eux.
Bref' c'est aussi le problème de la politisation de la question - finalement c'est le camp de chacun qui, pour certain, va l'emporter sur la question en elle-même et les milliers de personnes qu'elle concerne.
Et oui Valuth - c'est super frustrant de voir des gens arrêtés à ces premiers supposés stériles et débiles. Ils sont là à brailler qu'il faut les écouter... mais ne prenne pas la peine d'allumer leur télé pour regarder les débats, ne cherche pas de forum "pour" pour s'informer... Bref' ça devient des débats stériles de anti à anti qui tombent toujours plus bas dans la caricature grossière. Bon il y a aussi des pour qui ne connaissent même pas vraiment les arguments des "contres". Personnellement j'essaye de voir les deux côtés, pour savoir quelles sont les réticences et comment y répondre. Bref' de débattre "pour de vrai" - comme on le fait ici d'ailleurs.
Pour le lobby "gay" je rejoint princesse Kara - il ne faut pas démentir que les associations poussent et accompagnent le gouvernement. Mais c'est aussi le cas avec les syndicats (employés mais aussi patronaux), les religions, les associations de médecins et de malades, de juristes, de toute association à caractère sociale... Le lobby gay n'est pas moins justifiable que toutes ces autres associations. Elles sont sur le terrain, travaillent sur ces questions et avec ces problèmes depuis longtemps. Elles permettent aux gouvernements de mieux cerner les problèmes d'un sujet -toujours complexe et pas forcément maîtrisé par les députés ou les gouvernements. Certes elles ont toutes un caractère "extrême" mais c'est parce qu'elles se sont créées dans le but de répondre à un problème donné et elles passent leur temps à défendre un certain point de vu. C'est pour ça aussi qu'il faut toujours écouter les avis divergeant, prendre soin d'écouter les "deux versions".
Par ailleurs ce n'est pas l'inter-LGBT qui votera la loi mais les députés. Quoi qu'on en dise cette association à moins de poids que les grands groupes industriels et pétro-chimiques. Plus généralement c'est l'influence que doit subir un gouvernement qui est inquiétante. Quel que soit le gouvernement et quel que soit la question. Au delà d'un certain point on se retrouve avec un système corrompu.
La question de l'inceste est très intéressante.
En fait l'inceste est la seule interdiction "universelle". La seule que l'on ai pu retrouver dans toutes les cultures et civilisations humaines.
Avant que vous ne me jetiez la pierre de l'inculture je précise tout de même : "inceste" n'a pas toujours le même degré d'intolérance.
Cela s'explique par la nécessité de lien social entre un groupe A - B et C. Si A se reproduit toujours avec A il rompt le lien avec B et C...
Enfin cette théorie vient de Claude Lévi-Strauss qui explique l'interdit comme un moyen social : plutôt que "n'épouse pas ta soeur" il faut comprendre "offre ta soeur au voisin" (on passera sur l'aspect misogyne de la tournure). Certains autres ethnologues et philosophes la réfute.
Bon mais après "l'inceste" ne concerne parfois que les parents et leurs enfants, que les grands-parents, que l'un des parents, s'étend à la fratrie, aux cousins voir aux cousins "par alliance". On peut aussi penser aux parrains et marraines ou aux parents adoptifs. Dans ces cas là les thèses biologiques ne fonctionnent pas mais l'interdit reste le même.
Au Moyen-âge on considérait une relation comme incestueuse jusqu'au 5° degré de parenté. Certains rois se sont retrouvés excommuniés pour s'être marié avec une cousine. Certains mariages ont été reconnus comme "nul" car ils liaient deux cousins au 3° degrés (ça c'était THE excuse pour certains rois pour répudier leur épouse. Comme par hasard ils se "découvraient" un lien de parenté quand ils commençaient à se lasser).
Mais comme vous l'avez souligner l'Egypte antique était particulièrement souple ... mais seulement avec les pharaons. Le peuple ne pouvait pas se marier ainsi, c'était une prérogative royale (prouver au peuple qu'on lui est supérieur), un moyen de conserver le "bon sang" (ça se retrouve encore aujourd'hui dans certaines aristocraties) et d'imiter les dieux (qui connaissent un certains nombre de relations incestueuses).
Soit donc l'inceste existe partout mais sous diverses formes et ces formes évolues au cours du temps. Si aujourd'hui on est choqué quand deux cousins sortent ensemble on ne le sera peut-être plus demain. Il ne s'agit pas d'une décadence à moins de s'estimer capable d'ériger des règles universelles et intemporelles - des limites.
Cette loi fait peur car elle prouve, une fois de plus, que les normes changent avec la société. Même celles qui peuvent sembler "couler de source". Annoncer la polygamie ou l'inceste comme acceptables en regard de l'homosexualité est à voir avec son pendant : dénoncer l'homophobie qui soutient l'abandon de l'ouverture au mariage pour les homo c'est comme le racisme quand on refusait les mariages entre personnes blanches et noires.
Ce n'est pas idiot de dire que la loi prévue pour l'ouverture du mariage homo prouve que la société peut évoluer et que, peut-être, un jour, on s'interrogera sur la polygamie/l'inceste.
Ce n'est pas idiot de comparer l'opposition au mariage homo à celui de deux personnes de carnation différente.
Mais ce qui est idiot c'est de faire un parallèle si franc : mariage homo = mariage polygame dans 2 ans.
Oui réfléchir au mariage nous force à comprendre qu'on peut remettre cette "institution" en question. Mais plus encore ça nous prouve que le mariage tel qu'on le connaît n'est pas si intemporel que ça (il a déjà évolué et même ! il fut un temps où il n'existait pas) et que tel qu'on le conçoit aujourd'hui ne correspondra peut-être plus à grand chose demain.
Aujourd'hui on met l'amour sur le devant. Peut-être qu'il en découlera, un jour, un débat sur la polygamie. Mais on ne peut pas bloquer l'avancée pour des "peut-être". Et si cela doit être débattu c'est que la question sera devenue abordable et défendable.
Il était inutile d'ouvrir le mariage aux gay et lesbiennes quand leur existence même était reniée.
Il est inutile aujourd'hui d'en avoir peur puisque ces couples (il en existe quelques uns) ne sont pas considérés comme des couples, ne revendiquent rien et (enfin il y a tant de "et..." que ça deviendrait trop long).
[pour simple info : je crois qu'effectivement un jour on se posera la question. Mais d'ici là on aura franchement dépassé les fantasme du harem autour d'un seul homme/femme tyran qui ne fait que jouir de luxure. Nos modèles hétéro/homo sont encore exclusivement par pair. L'amour conjugale ne se conçoit qu'à deux et une tierce personne est, au mieux, une maîtresse ou un amant. Je crois qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes d'une façon viable - à condition d'être capable de se délester des préconçus, de la jalousie, etc. Bref' possible mais il n'est pas encore venu l'heure de modifier la loi pour prendre en compte ces possibilités. Et peut-être que les familles à quatre parents découleront plus des familles recomposées que des familles homosexuelles. Finalement beaucoup d'enfant aujourd'hui multiplie les pères et mères. Les couples restent des "couples" mais l'univers de ces enfants est déjà très loin de la photo de famille "idéale" papa-maman-bébé.]
Polygamie, inceste - ce sont plein de fantasmes et de contre-réalité.
Pour info biologique : les enfants issus de relations incestueuses ont, selon certaines études, plus de maladies génétiques et graves. Mais avec le temps les générations deviennent, au contraire, plus fécondes et moins sujettes à ces maladies.
La raison de l'interdit de l'inceste n'est pas à rechercher dans les thèses biologiques actuelles (totalement inconnue il y a plusieurs siècles - comment expliquer la génétique quand on ignore l'existence de l'adn ?) mais plus dans la morale - qui elle-même découle de mécanismes plus complexes d'organisations culturelles et sociales. Les histoire sordides de bébés monstrueux sont plus à mettre sur le compte des contes et légendes à valeurs didactique et de propagande (N'épouse pas ta soeur sinon elle mettra au monde en bébé velu, avec six orteils, un pied bot, une langue coupé en deux et trois tétons !).
Dans tous les cas le parallèle danger biologique/mariage incestueux n'est pas évident et systématique.
Les inquiétudes quant au futur de notre société, il faut les apaiser. Nous sommes la rencontre de traditions familiales plus ou moins fortes et anciennes et d'innovations. Nos enfants porteront nos combats et créeront les leurs. Et ainsi de suite. Ce que je crée aujourd'hui, si je le fais pour le "bien" de ma société, je dois accepter qu'un jour cela soit remit en question pour et par cette même société. Mes combats d'aujourd'hui influenceront l'avenir mais ne le formateront pas.
De même les créateurs du mariage occidentale et de ses valeurs familiales voient leurs créations évoluer. Ces deux éléments sont déjà riches d'une histoire. Il s'agit aujourd'hui de faire un pas de plus. Ni devant, ni derrière, ni à côté - seulement en direction de l'une des myriades d'avenirs possibles. Il n'y a pas d'échelle dans l'évolution. Pas de pays plus "en avance" ou "en retard" seulement des sommes de choix qui aboutissent plus ou moins aux mêmes situations.
Avancer l'idée que la France est "en retard" parce que d'autres pays ont déjà légaliser le mariage homo n'est pas un des meilleurs arguments. Chaque pays, chaque société et chaque individu peut avancer à son rythme et dans une direction. Mais déjà cet état de fait découle de certains choix philosophiques. Je pourrais tout aussi bien dire "tout le monde doit faire pareil et de telle façon".
Par ailleurs tout est une question de point de vu. Les américains nous considèrent comme "en retard" sur la question de l'économie libérale et les islamistes pour notre éloignement avec la foi. Bref' ce n'est pas l'alignement qu'il faut viser (sinon il faut suivre son discours jusqu'au bout). Et juger telle ou telle avancer comme une "dépravation" c'est se donner l'habit d'un juge capable de discerner le bon et le mauvais. Certes on juge tous les jours et on doit bien se baser sur quelque chose - mais on ne doit jamais oublier la relativité de ce jugement.
Ce que je sais aujourd'hui c'est que notre société se dirige vers la reconnaissance des droits aux personnes homosexuelles. Cela doit s'accompagner de nos voix en faveur de cette direction. Il est futile de s'inquiéter déjà des revendications des 200 prochaines années.
Par ailleurs le complexe d'Oedipe, puisqu'il en a été question, ne sera pas dérangé chez les enfants élevés par des couples homosexuels. Actuellement un enfant fait ce complexe (d'une façon plus ou moins violente et plus ou moins marquée) envers son père ou sa mère (donc peu importe le sexe) et ça sans avoir besoin d'une analyse adn pour être certain de ne pas se tromper. Freud, dans la théorie telle qu'il l'a écrite, expliquait que l'attirance avait lieu pour le parent du sexe opposé mais pouvait aussi s'attacher au parent du même sexe voir aux deux (on parle alors d'oedipe complet). Sans oublier que tous les psychologues ne sont pas unanimement d'accord sur ce complexe, son importance dans la vie des enfants, ses manifestations.
Aujourd'hui voir un enfant des les jupes de sa mère pleurnicher pour que ses parents ne se tiennent pas par la main tout le monde saute sur "le complexe d'Oedipe !!" - ça aussi c'est une avancée sociale et sociologique. Il y a un siècle on ne s'en émouvait même pas.
Et merci Nymphe pour ton rappel sur la pédophilie - c'est aussi ce que j'avais lu à ce sujet en contre-argument aux "futurs papa gay violeurs d'enfant !".
Et pour les Français égoïstes... je ne sais pas trop. Le sommes nous plus que les autres ? Devrions-nous nous forcer à nous mobiliser sur des questions qui, parfois, ne nous intéressent pas (devrions-nous nous forcer à nous intéresser ? C'est une question ouverte). Je préfère peu de monde à une manif' mais des manifestants sûrs d'eux et convaincus qu'une ribambelle de gens qui en fait n'y connaissent rien (pour le coup, la manif' de Dimanche était pleine de gens qui, vu la teneur de certains discours, ne se sont même pas poser 5 min pour réfléchir posément et honnêtement à la question). Certes ça met du baume au coeur de voir les gens descendre dans la rue - mais parfois on y descend pour de mauvaises raisons (pas que la raisons soit mauvaise, mais la raison personnelle n'est finalement pas posée) et ça dé-crédibilise tout un mouvement.
Et puis c'est important de manifester son mécontentement. Mais finalement, même si on se plaint beaucoup, on continue d'être de bons vivants par à côté. On a peut-être le sang un peu chaud et un côté très "romantique", à la moindre occasion on se plaint de vivre dans un pays horrible -etc. D'un côté on sait tous que c'est faux - de l'autre ça me rassure. Je me dis que c'est pas demain la veille qu'on nous fera taire. Se plaindre est parfois la seule façon de conserver son droit de vote. Être trop conciliant et demain, à la première "manifestation depuis 10 ans", on nous retirera le droit de manifester. C'était la thèse d'un de mes profs pour expliquer certaines grèves massives des cinquante dernières années : s'assurer que le gouvernement fera ce qu'il a promit de faire sans croire que la population attendra sagement.
Une sorte de "youhou ! On est là ! Tu bosses pour nous mon chou."