Un débat à l'école pourquoi pas mais je suis d'accord avec Sentry sur le fait que ça n'a rien à voir avec les cours. Ça ne doit pas être amené comme autre chose qu'un débat ouvert où chacun est libre de s'exprimer dans un sens ou dans l'autre (et d'y participer ou non). Le/les prof(s) en chargent de ce débat doivent alors être volontaire et conscient qu'il n'y a rien à "apprendre", il faut seulement éviter que le débat ne dérape.
Mais plus encore un débat tel que celui-ci doit d'abord être demandé par les élèves et pas imposé par les profs.
Que les écoles privées (majoritairement catholique - même si peu d'enfants le sont au sein de ces écoles) veuillent pouvoir accompagner les enfants dans ce débat... pourquoi pas. Mais c'est outrageant de voir que récemment ceux qui proposaient cette alternative en profitait pour rappeler leur propre point de vue (ou celle de l'école). Qu'un représentant de ces écoles propose aux établissement de réfléchir à encadrer des débats si besoin d'accord... que dans le même courrier il rappel qu'il est contre cette loi "contre-nature" ça revient à donner un ordre de mission particulier.
De même la lettre d'un groupe de parents d'élève glissée avec le bulletin de note - rien de moins officiel !
Et j'en passe des courrier de ces mêmes groupes rappelant que des cars et TGV seront affrétés pour la manif de Dimanche.
Sans oublier cependant que les enfants n'ont pas le droit de vote et qu'il ne s'agit pas d'enrôler des manifestants, simplement d'aider des personnes conscientes à s'y retrouver au sein d'un débat national dans lequel "l'enfant" est quotidiennement brandit par les opposants (marrant ça, on ne les entendait pas en parler avant ces derniers mois et soudain l'enfant devient le pauvre être fragile à protéger).
Alors certes les enfants sont influencés par les parents mais par tout un tas d'autres choses, à commencer par leurs amis, leurs lectures, leurs films...
Je ne sais pas si la famille est plus à mène d'aborder ce sujet qu'un lieu comme l'école (à nouveau, strictement en dehors des cours, il ne s'agit pas de faire une leçon de morale ou d'instaurer un cours progressiste). Il y a des familles qui n'abordent pas le sujet, d'autres qui se sentent très concernées et là dedans l'enfant et sa place dans le débat varient aussi. Certains parents vont être contre mais n'auront pas l'idée d'en parler à leurs enfants par exemple.
De fait certains enfants vont avoir le besoin d'en parler en dehors de la famille alors que d'autres ont déjà l'impression d'avoir pu en discuter avec leurs proches.
Il reste que si les jeunes sont intéressés par les question ça fait certainement longtemps qu'ils en parlent entre amis, qu'ils s'informent sur internet et n'ont, de fait, pas spécifiquement besoin qu'on leur réserve un mercredi après-midi dans la salle des devoirs. Un peu comme nous ici, on s'est débrouillé tout seul pour ouvrir le débat et le nourrir.
Mais quand même, je suis assez embêtée par "l'utilisation" faite des enfants dans ce débat. Les contres ne se rendent peut-être pas compte que leur attitude glisse vers l'enfant-outil qu'on utilise comme prétexte à tout bout de champs et sans réelle interrogation.