Les humains réagissent de manière différente à chaque expérience qu'ils vivent. Parce que justement, cette proximité avec la mort m'a causé l'inverse. Je ne voulais pas vraiment le dire depuis le début, mais bon, vu que tu as confié quelque chose, je t'accompagne.
Pour ma part, c'est mon père que j'ai perdu lorsque je croyais que tous mes petits problèmes allaient être arrangés. Disons que j'ai toujours été séparé de lui et juste quand j'allais éventuellement m'en rapprocher, il meurt, me laissant à la place d'un père attentionné envers son fils, un corps froid, perlant encore de sueur... Mais ça ne s'est pas terminé comme ça parce que c'est mon beau-frère qui est ensuite mort, puis mon cousin germain, ma tante, ma grande-tante et encore mon oncle. Chacune de ces personnes, je les ai vues pleines d'énergie, pleines de "vie". Mais tous ont terminé vers ce même chemin. Et avec la grande famille que j'ai... Ca va faire beaucoup de morts à l'avenir. (J'ai oublié de préciser qu'une jeune fille qu'on charriait a été assassinée violemment...) Tout cet amas de décès a provoqué chez moi une peur des relations avec les gens. Parce que je voyais que tout le monde allait mourir. Et moi même, j'avais tellement peur que je ne voyais rien d'autre que ça. Ce qui a fait que je n'ai que rarement cherché à me faire des amis, bien que je sois quelqu'un qui aime beaucoup. Au bout d'un moment, je rejetais en bloc chaque personne avec qui j'entretenais des liens.
Tout ça, jusqu'au moment où j'ai pris conscience que la mort me bouffait littéralement et que j'allais oublier que c'est la vie du moment qui importe. Je vais avoir un discours de fuyard peureux mais voilà. Si tu ne sais pas supprimer cette peur, alors il faut tenter d'y penser le moins possible.
Maintenant, je vais te faire une métaphore totalement pourrie. Imagine que la vie, c'est la salle de jeu du Mc Donald et tu es une petite fille. Tu aime "nager" dans les boules de toutes les couleurs, tu aime le toboggan et les petits passages successifs. Tes parents représentent la Nature. Et au bout d'un moment, pour une raison ou une autre, ils te disent que tu dois rentrer à la maison. Ton temps de jeu est terminé. T'es toujours triste de partir et laisser tes camarades de jeu, comme la plupart des gamins. Mais tu dois accepter tout de même. Tu vois alors que tes parents sont méchants parce que vous devez partir.
(Désolé si j'ai été compliqué mais je suis un peu malade et j'ai un peu la tête dans les nuages là...)
Pour certains, un des substituts pour ne pas penser au néant est de justement s'imaginer une sorte "d'afterlife" dans un autre monde, un autre plan...
Mais si ce que tu pense ou espère te permets d'être mieux dans ta tête, je ne vais pas te freiner.
En plus, je suis certain qu'il est possible que l'on puisse "supporter" la non-mort. Mais bon... En général, nous avons maximum un quart de siècle sur ce forum... Nous n'avons encore "dépensé" beaucoup de temps pour nos expériences et nos visions. Sans doute que tout ce qu'on vivra nous changera progressivement et nous amèneront à penser autrement.